Le flagpoling, pratique autrefois courante consistant à quitter le Canada et à y revenir par une frontière terrestre afin d’obtenir ou de renouveler un permis de travail ou d’études, touche officiellement à sa fin pour la plupart des demandeurs.
À compter du 23 décembre 2024, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) ont restreint l’accès aux services d’immigration le jour même à la frontière – un changement qui aura un impact significatif sur les travailleurs étrangers, les étudiants et les entreprises canadiennes qui comptent sur leurs compétences.
Qu’est-ce que le flagpoling ?
On parle de flagpoling lorsque des résidents temporaires – généralement des personnes qui se trouvent déjà au Canada avec un permis de travail ou d’études – quittent le pays (souvent pour se rendre à un poste frontière américain) et y reviennent immédiatement pour traiter un nouveau permis avec un agent de l’ASFC. Il s’agit d’une option accélérée pour les personnes souhaitant obtenir des mises à jour immédiates de leurs documents ou des modifications de leur permis, en évitant les délais de traitement en ligne plus longs.
Ce processus est devenu une solution de contournement essentielle pour :
- Les travailleurs internationaux qui changent d’employeur
- Les titulaires de permis d’études qui passent à un permis de travail post-universitaire
- Les entreprises qui intègrent de nouveaux employés ayant besoin d’une autorisation de travail rapide
Pourquoi l’ASFC y a-t-elle mis fin ?
L’ASFC et l’IRCC ont invoqué l’efficacité opérationnelle et l’affectation des ressources. Les agents des services frontaliers sont de plus en plus sollicités par des traitements non essentiels, ce qui leur fait perdre du temps au détriment de l’application des mesures de sécurité et des voyages légitimes. L’ASFC a également souligné la pression exercée par le flagpoling sur l’infrastructure frontalière, en particulier pendant les périodes de pointe.
Ce changement s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large visant à réintégrer le traitement des demandes d’immigration dans le système numérique et dans le système intérieur, où les délais de demande normaux s’appliquent.
Existe-t-il des exceptions ?
Oui, mais elles sont étroites. À l’heure actuelle, le traitement aux frontières est toujours autorisé :
- Les citoyens américains et les résidents permanents légaux qui demandent un permis de travail ou d’étude.
- Certains professionnels couverts par des accords de libre-échange (par exemple, CUSMA, CPTPP)
- Renouvellement des permis des chauffeurs routiers internationaux
- Personnes ayant déjà un rendez-vous à l’ASFC
Dans tous les autres cas, les demandes de nouveaux permis ou de renouvellement doivent désormais être introduites en ligne au Canada.
Ce que les employeurs doivent savoir
Ce changement peut perturber les délais d’intégration et la mobilisation des projets, en particulier pour les entreprises qui dépendent d’un démarrage rapide ou d’un calendrier serré. Les délais de traitement des demandes intérieures varient, mais peuvent aller de quelques semaines à plusieurs mois selon le type de permis.
Les entreprises peuvent avoir besoin de :
- Adapter les dates d’entrée en fonction et les procédures d’intégration
- Prévoir des délais plus longs pour le recrutement des travailleurs étrangers
- S’appuyer sur le statut maintenu (anciennement statut implicite) lors de l’extension des permis existants
Une dernière réflexion
Le flagpoling n’a jamais été officiellement encouragé par IRCC, mais il a été discrètement toléré et largement utilisé pendant des années. Pour de nombreux employeurs canadiens, en particulier dans les secteurs de la technologie, de la recherche, de la logistique et des services professionnels, il s’agissait d’une soupape de sécurité pratique dans un système souvent lent.
