Un visa H-1B à 100 000 dollars : la fin de l’immigration qualifiée vers les États-Unis ?

Depuis des années, il est de plus en plus difficile de convaincre les employés d'accepter des missions aux États-Unis. Les raisons ne sont pas seulement d'ordre financier ou logistique ; elles sont plus profondes et plus humaines.

Depuis des années, il est de plus en plus difficile de convaincre les employés d’accepter des missions aux États-Unis. Les raisons ne sont pas seulement d’ordre financier ou logistique ; elles sont plus profondes et plus humaines.

Repensez à l’histoire de Georgia Hyundai. Des dizaines de transférés sud-coréens, arrivés avec des visas de visiteur, ont tout de même été conduits en détention et menottés. Les images de bus remplis de travailleurs menottés étaient poignantes. Pour la plupart des employés qui regardaient depuis l’étranger, les détails de leur type de visa importaient peu — ce qui restait, c’était le sentiment : « Si cela peut leur arriver, pourquoi cela ne m’arriverait-il pas ? »

Et ce n’était qu’un point chaud parmi d’autres. Depuis des mois, les gros titres sur les détentions par l’ICE, les inspections secondaires et les fouilles d’appareils électroniques ont largement circulé. Chaque histoire érode la confiance, rendant les candidats potentiels à la mutation plus prudents quant à l’acceptation d’un poste aux États-Unis.

Cela ralentissait déjà la mobilité des talents. Non pas l’arrêter, mais le ralentir.

Et maintenant, le coup de massue : des frais de 100 000 dollars américains pour les visas H-1B.

Oui, Meta peut avaler ça. Quand on dépense des milliards dans les infrastructures d’IA, qu’est-ce que 100 000 dollars par ingénieur ? Mais pour les petites et moyennes entreprises, ce n’est pas simplement un poste budgétaire de plus, c’est un coup fatal. Les entreprises qui ont le plus besoin de recruter des talents rares en dehors des États-Unis n’ont plus les moyens de le faire. Leur prix les exclut du marché, point final.

Il en résulte un système à deux vitesses : une poignée de géants continueront d’importer les compétences dont ils ont besoin. Tout le monde ne le fera pas.

Et c’est là que le Canada entre en jeu.

Nous ne sommes pas parfaits : Ottawa resserre certaines voies d’immigration et notre marché immobilier n’est pas vraiment accueillant. Mais comparé aux États-Unis, le Canada reste un pays accessible, multiculturel et véritablement ouvert. Nos villes peuvent dire en toute crédibilité à un ingénieur de Bangalore ou à un designer de São Paulo : « Vous avez votre place ici, et nous le pensons vraiment. »

Pour les responsables RH canadiens, cela a son importance. Cela signifie :

  • Les postes aux États-Unis deviendront plus difficiles à pourvoir. Attendez-vous à davantage de refus, en particulier de la part des candidats hautement qualifiés issus de minorités visibles.
  • Les entreprises américaines de taille moyenne ne seront pas en mesure de rivaliser pour attirer les talents mondiaux. Cela permet au Canada de se positionner comme la véritable plaque tournante nord-américaine pour les travailleurs hautement qualifiés.
  • Le Canada a une chance de prendre les devants, mais seulement si nous agissons rapidement, organisons les affectations de manière intelligente et faisons en sorte que nos expériences de relocalisation soient professionnelles et sécuritaires.

Il ne s’agit pas seulement d’avocats spécialisés en immigration ou d’approbations de visas. Il s’agit du contrat psychologique entre l’employeur et l’employé. Les États-Unis viennent de faire passer le message suivant : « Vous êtes tolérés, mais à un certain prix. » Le Canada a encore la possibilité de dire : « Vous êtes les bienvenus. »

Si vous êtes un responsable RH canadien, la conclusion est claire : ne vous contentez pas de suivre le rythme de la mobilité aux États-Unis. Profitez de ce moment pour vous démarquer. Investissez dans des déménagements qui montrent à vos employés qu’ils seront soutenus, que ce soit pour les formalités administratives, le logement ou l’adaptation de leur famille. Car alors que les États-Unis ferment leurs portes, le Canada peut encore être le pays où les talents internationaux disent oui.

Expert en relocalisation

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Michael Deane

Aider les entreprises à relocaliser leurs employés et leurs recrues en toute transparence, que ce soit au niveau national, transfrontalier ou mondial.

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